Moving Earths

Une conférence-performance de Bruno Latour et Frédérique Aït-Touati

Mise en scène : Frédérique Aït-Touati

Avec : Duncan Evennou

Scénographie : Patrick Laffont De Lojo, Frédérique Aït-Touati

Création vidéo et lumières : Patrick Laffont De Lojo

Conseil dramaturgique : Camille Louis

Production : Zone Critique

Co-production : Centre Pompidou, Théâtre Nanterre-Amandiers

Avec le soutien de la Fondation Carasso et la participation du DICRéAM

Tournée : Festival Hors piste (Centre Pompidou) ; Uppsala (Suède) ; Théâtre Nanterre-Amandiers ; Institut Français du Caire ; Théâtre de l’Odéon – Paris ; Collège des Bernardins – Paris ; Zentrum for Kunst and Medientechnologie (ZKM) – Karlsruhe ; Gropius Bau, Berlin ; Taipei Performance Art Festival

Moving Earths, Nanterre-Amandiers (c) Zone Critique
Moving Earths, Théâtre de l’Odéon (c) Zone Critique
Moving Earths, Théâtre de l’Odéon (c) Zone Critique

OÙ ATTERRIR ? Lorsqu’en 1609, Galilée dirige sa lunette vers le ciel, il découvre des montagnes sur la surface de la Lune, faisant d’elle une autre Terre, et de la Terre un astre parmi les autres. Il bouleverse ainsi l’ordre cosmique, mais aussi politique et social de son temps. Quatre siècles plus tard, le rôle et la position de notre planète sont encore une fois bouleversés par les nouvelles sciences qui révèlent comment les actions des humains la font réagir de manière inattendue. Galilée nous avait appris que la Terre est en mouvement. Les chercheurs James Lovelock et Lynn Margulis découvrent une Terre « en mouvement », dans un autre sens : ils décrivent une planète où l’espace et le temps sont les produits des actions des vivants. Ils nous forcent à changer notre vision du monde et notre compréhension du cosmos. Et, à nouveau, toute l’organisation de la société semble remise en cause. Alors que, en 1610, il faut absorber le choc que « la terre se meut », en 2019, il faut accepter le choc, autrement plus surprenant, que « la terre s’émeut », qu’elle tremble et réagit aux actions humaines au point de perturber tous nos projets de développement. De la Terre à la Lune, et retour : nous invitons les spectateurs à tester l’hypothèse d’un parallèle entre l’époque de la révolution astronomique et la nôtre. Sommes-nous en train de vivre une transformation du monde aussi profonde et radicale que celle de l’époque de Galilée ? Une chose est sûre : nous ne savons plus exactement sur quelle planète nous vivons, ni comment la décrire. Ce n’est pas une seule Terre, fixe et stable, mais une multitude de planètes qui se présentent devant nous, et que nous devons explorer pour savoir sur laquelle atterrir.

IMAGE MENTALE, IMAGE SCÉNIQUE, IMAGE SCIENTIFIQUE. Contrairement à la Terre de Galilée, celle de Lovelock et Margulis est animée, produite, constituée par les vivants. D’où l’importance de comprendre leurs actions, réactions, interactions, mouvements. Le spectacle joue avec les échelles apparemment incommensurables mises en jeu : l’infiniment lointain de l’exploration astronomique, l’infiniment petit de la biologie contemporaine. Ce sont ces sciences qui nous forcent à repenser profondément notre place dans le monde. Ce sont elles qui nous livrent des images inédites de notre planète, la transformant en Terra Incognita. Le spectacle est une enquête à travers ces nouvelles images.